En tant qu’avocat engagé dans la défense des droits des enfants, il est impossible de rester
silencieux face à la crise que traverse l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) en France. Ce système,
censé protéger les mineurs en danger, souffre d’un manque important de moyens humains et
financiers, entraînant des conséquences désastreuses pour les jeunes concernés.
Dans de nombreux départements, les foyers et familles d’accueil sont saturés. Les éducateurs
spécialisés, en nombre insuffisant, dénoncent régulièrement leurs conditions de travail, marquées
par une surcharge de dossiers et une incapacité à offrir un accompagnement de qualité aux
enfants placés. Selon les derniers rapports, certains professionnels gèrent jusqu’à 50 dossiers en
parallèle, rendant impossible un suivi individualisé.
Pour les jeunes concernés, cela se traduit par des placements multiples et précipités, des ruptures
affectives répétées et parfois une absence de prise en charge. Certains mineurs se retrouvent
sans solution pérenne, exposés à des situations de grande précarité, voire de danger.
Les manquements de l’ASE ont un impact direct sur l’avenir des enfants placés :tel que la scolarité
perturbée, l’isolement social ou encore le risque de marginalisation.
En tant qu’avocat, je constate régulièrement que les droits fondamentaux des enfants ne sont pas
respectés. Il appartient cependant à l’État et aux départements de garantir leur sécurité et leur
épanouissement. Les juridictions, malgré leur volonté de bien faire, se heurtent elles aussi à des
solutions inexistantes ou insuffisantes.
Ce manquement est une violation des engagements internationaux de la France, notamment la
Convention internationale des droits de l’enfant, qui impose à chaque État signataire de protéger
les mineurs de toute forme de violence ou de négligence.
Il est impératif de réclamer une augmentation des budgets alloués à l’ASE, une meilleure formation
des professionnels et un accompagnement renforcé des jeunes en situation de placement. Les
départements doivent cesser de gérer cette crise dans l’urgence et assumer pleinement leurs
responsabilités en matière de protection de l’enfance.
Face à ce scandale, il ne s’agit pas seulement d’un débat technique ou budgétaire : il s’agit de vies
brisées, d’enfants abandonnés par un système qui devrait pourtant être leur refuge.
En tant qu’avocat, je reste mobilisé pour accompagner les familles et défendre les droits des enfants devant les tribunaux. Mais cette mobilisation doit
être collective : élus, citoyens, associations, nous devons tous exiger une réforme profonde et
immédiate de l’aide sociale à l’enfance.
La protection des enfants en danger n’est pas une option : c’est un devoir absolu
François REGNIER, Avocat spécialiste en droit de la famille, des personnes et leur patrmoine inscrit au barreau d'Amiens, dont le cabinet est situé à Abbeville.
Maître François REGNIER est également titulaire d'une mention de spécialisation en droit du dommage corporel, d’un DU Expertises médicales ainsi que d'un DU Responsabilité médicale (diplôme universitaire) afin de vous aider au mieux dans vos démarches.